Le voyage d'Alice en Suisse

 

texte original : Lukas Bärfuss

 

mise en scène et scénographie : Alice Schwab 

 

interprétation :

Marine Arena est Alice Gallo

Alexandra Massamiri est Lotte Gallo

Christian Mino est Gustav Strom

Fantine Gelu est Eva

 

musique : Ibrahim Maalouf et Oxmo Puccino, Au pays d'Alice

 

création lumière : Laurela Delle Side

 

graphisme : Clément Schwab

 

La pièce

Scènes de vie d’un euthanasiste suisse, Gustav Strom.

Parmi ses patients, Alice Gallo, diagnostiquée d'une maladie incurable. Elle ne veut plus vivre, elle contacte le médecin zurichois. Celui-ci lui accorde son aide sous condition : avoir la bénédiction de sa mère, Lotte, avec qui elle entretient des rapports conflictuels. Lotte n’accepte pas le choix de sa fille, qu’elle rabaisse constamment, lui rappelant notamment qu'elle « ne doit pas entreprendre ce genre de choses sans elle, [qu’] elle est influençable ». Or Alice vit pleinement ses derniers jours, loin de sa mère, proche de Gustav à qui elle se confie.

Eva, la nouvelle assistante pleine de vie de Gustav conseille au médecin qu’elle admire, de « s’en tenir au professionnel » lorsqu’elle perçoit la complicité entre le médecin et sa nouvelle patiente, Alice.

Gustav est radié de l'Ordre des Médecins. Il doit faire preuve de créativité et d’audace afin de continuer son travail. Eva lui propose de recourir à une méthode inattendue.

Alice annonce à sa mère son départ, lui donne la liste des choses à faire une fois qu'elle sera morte et part en Suisse.

Plus tard, Eva rapporte le décès de Lotte, qui n'a pas réussi à vivre sans sa fille et a eu recours aux bons soins de l’euthanasiste Gustav Strom.

La jeune assistante informe le médecin de son départ en Roumanie : elle part s’occuper de vivants, handicapés.

 


Note d'intention 

DU POLITIQUE À LINTIME

Lotte. Petite. Chérie. Assieds-toi. Je dois te dire quelque chose. Personne ne peut t’aider. Tu comprends. Absolument personne. Ce que tu as est incurable. Nous pouvons juste essayer d’atténuer tes souffrances. Et c’est ce que nous faisons.

En septembre 2017, je découvre Le Voyage d’Alice en Suisse. Simple rapport à mon prénom. Lors d’un travail d’école, parcours d’un rôle, je travaille le personnage d’Alice. Rapidement, je m’attache aux personnages, à l’univers de l’auteur et au sujet de la pièce. Je décide de monter Le Voyage d’Alice en Suisse, en tant que metteur en scène et scénographe.

Je prends le parti de couper deux des protagonistes (Walter et John). Mais aussi celui de donner autant d’importance à chacun des personnages conservés.
Les quatre comédiens acceptent de s’engager dans ce projet. Je crée le cadre et leur demande de nourrir leur rôle à travers ce cadre. Ensemble nous construisons Alice, Gustav, Lotte, Eva et leurs relations.

 

 

Le projet s’étoffe et s’enrichie. À l’hiver 2019, je contacte les éditions de l’Arche et Lukas Bärfuss. Je lui fais parvenir un avant-projet. En juin 2019, il me propose de le rencontrer à Paris.
J’apprends notamment que la pièce Le Voyage d’Alice en Suisse a été écrite parce que l’appartement contigu au sien était celui d’un euthanasiste. Ce qui me conforte dans ma vision esthétique et humaine de la pièce. Ce qui me permet de ne pas trahir l’écriture de Bärfuss – qui ne juge ni ne donne son avis – tout en l’enrichissant de la présence d’Alice au pays des Merveilles, ce qui a eu l’heur de lui plaire.

L’écriture précise de Lukas Bärfuss me séduit. Le rythme des cours tableaux s’impose à moi à travers une scénographie cinématographique (Lars von Trier, Almodóvar, Godard) : deux espaces séparés (cuisine/bureau) démultipliés par la présence de la caméra live ; la présence simultanée des quatre comédiens sur le plateau, soulignée par un jeu de lumières précis qui détermine les tableaux. La musique d’Ibrahim Maalouf et Oxmo Puccino (Au pays d’Alice, 2014) renforce le lien narratif.

De la cinématographie à la théâtralité. Du politique à l’intime. Du documentaire à la fiction. Tout tient sur un fil.

Alice SCHWAB

 

Lukas Bärfuss

Né le 30 décembre 1971 à Thun en Suisse. Après avoir exercé la profession de libraire, il se consacre à l'écriture depuis 1997 et écrit de la prose, des pièces radiophoniques et surtout des pièces de théâtre. En 1998, il participe à Zürich à la fondation du groupe de théâtre « 400 asa ». Il est l'un des auteurs les plus joués dans les pays germanophones. En 2008, il publie son premier roman Hundert Tage (Cent jours, cent nuits) édité en français par L'Arche en 2009. “ – L’Arche

 

Le texte

Gustav. Quand tu es vieux, quand tu es comme un légume, quand tes êtres les plus chers ne te reconnaissent plus, quand la photo de ton passeport ne te ressemble pas d’avantage que celle de n’importe quel inconnu, quand ta famille étouffe sous le poids de ta vie, (...) quand ta peau est aussi boursouflée que celle d’un poulet au four, juste avant qu’il grille, quand tu arrives à la maison et que ça sent la poussière et tu sais que tu déranges ton canapé, que la cuisine aurait préférée rester seule, et que ton réfrigérateur se moque de toi, alors toujours de se monde, que la chasse d’eau des toilettes chante jeneveuxplus, et que ton parquet sous tes pieds grincent ces mots nhesitepas, qui te viendra en aide. Un seul. Moi. Gustav Strom.

 

 

Les affiches 

Juin 2019 et octobre 2019, Festival des Automnales

(prix du metteur en scène, prix de la meilleure actrice dans un second rôle et prix de la meilleure actrice)

La captation

Créez votre propre site internet avec Webador